Bienvenue dans la région la plus ancestrale du Japon au fin fond de la préfecture de Nara-Ken, plus précisément dans les villes d’Asuka et de Sakurai. C’est autour de ces villes que s’est fondée il y a des milliers d’années la civilisation japonaise telle qu’on la connaît aujourd’hui. Désormais presque désertées, ces villes apportent pourtant leur lot de bonheur et de paysages à couper le souffle pour ceux qui souhaitent s’évader et découvrir non seulement un pan de l’Histoire du Japon, mais également la très belle campagne japonaise. C’est parti !
Sommaire
Asuka : entre Histoire et nature
Qu’elle est belle la petite ville d’Asuka, qu’elle est belle ! C’est cette ville qui est aujourd’hui désignée comme étant la toute première capitale connue du Japon. Elle a d’ailleurs donné son nom à cette partie de l’Histoire : la période Asuka (du 6ème siècle à 710). Avant cette date, les japonais étaient moins sédentaires et changeaient de capitale à chaque fois qu’un empereur mourrait.
Cette période précédant la période Nara fut notamment marquée par l’introduction du Bouddhisme dans l’archipel japonais. Les premières sectes bouddhistes venues de Chine et de Corée furent introduites et se multiplièrent rapidement sur le territoire japonais. Les temples d’origine étant aujourd’hui à 99% détruits, cela n’empêche pas la région autour d’Asuka d’être une terre sacrée et l’on trouve ainsi de très beaux temples dans les alentours. Il est cependant possible d’explorer le temple bouddhiste considéré comme étant le plus vieux du Japon : le Asukadera. On estime la construction initiale de celui-ci aux années 600. Malheureusement le temps ne l’a pas épargné et c’est un temple reconstruit il y a 3 siècles que vous visiterez.
Mais bien plus que ses temples, c’est la nature et les Kofun que l’on vient admirer à Asuka. Les Kofun ? Kézako ? Les Kofun sont tout simplement d’énormes tertres japonais. Ce sont des tombeaux où furent enterrés jadis les personnes importantes de l’empire avec leurs trésors. Bien qu’il existe d’autres spécimens de Kofun à travers le Japon, c’est à Asuka que vous trouverez les plus beaux et les plus mis en valeur. Le plus connu est le tombeau d’Ishibutai, vestige du tombeau d’un grand homme du clan Soga, important clan bouddhiste de l’époque. Celui-ci est fait de grosses pierres imposantes, mais la plupart des mausolées sont comparativement des collines de terre ayant la forme de serrures.
Pour info, vous ne croiserez certainement que peu de monde lors de votre visite et seuls quelques Kofun sont mis en évidence. En faire un véritable parc national serait admettre que le peuple japonais descend des nations chinoises et coréennes de l’époque, et ça on n’est pas encore près à l’accepter du côté de la famille royale. Il n’en reste que la ville est vraiment magnifique par beau temps et les Kofun et temples côtoient à merveille rizières et bâtiments d’antan. Un petit coup de cœur à découvrir à pied ou à vélo.
Le Yamanobe no michi
Si vous êtes un féru de randonnée et de paysages magnifiques, vous allez adorer le Yamanobe No Michi. Sous ce nom compliqué se cache en réalité un chemin dans la campagne japonaise implanté depuis des milliers d’années. Celui-ci relie différent points d’intérêts qui ont tous eu leur importance dans l’Histoire du Japon ancestral. Ce sentier long d’environ 11km débute dans la ville de Sakurai, près de la station Miwa et se termine au Isonokami Jinja dans la ville voisine de Tenri. Il est possible d’élargir ce chemin de randonnée et de partir à l’aventure, mais le sentier principal se limite à cette section. Qu’à cela ne tienne ! Cette marche est parfaite pour un bel après-midi ensoleillé.
En arrivant de la gare de Miwa au premier sanctuaire qui marque le début de la randonnée, l’extase est déjà présente. En effet, le sanctuaire Omiwa, rapidement suivi du sanctuaire Hirata sont véritablement magnifiques et s’insèrent parfaitement dans le cadre campagnard japonais. Puis c’est parti pour 3 à 5h de marche dans un décor fabuleux ! Loin, très loin du flot des touristes, le Yamanobe No Michi offre une expérience merveilleuse dans la nature japonaise. Montagnes, champs de fleurs et rizières sont ponctuées par quelques temples ici et là sur le chemin. Celui-ci n’est pas très bien balisé et malgré une apparente simplicité, il est possible de se perdre. Faîtes donc attention ! Tout au long de votre randonnée, en plus d’explorer les environs, vous aurez sans doute la chance de croiser quelques locaux qui cultivent le riz ou arrachent les mauvaises herbes. Un sourire ou un bref échange avec eux et cela ne pourra qu’égayer votre journée. Le long de votre marche, vous croiserez également des Kofun, les tertres japonais, ainsi que des petites échoppes qui vous vendront de l’eau ou des fruits pour votre trajet. Très souvent, ces échoppes ne sont pas surveillées et sont basées sur la confiance. La confiance que vous allez bel et bien laisser quelques Yen avant de repartir avec des oranges. Le Yamanobe No Michi est un vrai plaisir secret caché dans la campagne de la préfecture de Nara.
Grimper en haut du temple Hase-dera
La région de Sakurai est pleine de surprises ! Quelle ne fut pas ma joie quand j’ai découvert le temple Hase-Dera à seulement quelques minutes de chez moi. Sur le papier, il s’agissait d’un joli temple à quelques encablures des villes de Sakurai et Uda. En réalité, il s’agit d’un des plus beaux temples que j’ai pu découvrir au Japon. Rien que ça ! Direction la station de train du même nom « Hasedera » et à la sortie du train c’est déjà l’enchantement. Le Japon rural comme on les aime ! De petites ruelles typiques et un chemin en pente qui serpente autour de la rivière qui s’écoule de la montagne là où se trouve le temple. Autant que le temple, la petite ville est un enchantement. Les boutiques d’artisans sont véritablement sympathiques et les vendeurs, certainement peu habitués à recevoir des touristes étrangers, sont adorables. Vous devez absolument goûter le Mochi grillé du coin qui est excellent !
Une fois que vous aurez traversé ce petit village, vous atterrirez directement devant l’enceinte du temple. Moyennant quelques Yen, vous pourrez alors entrer dans le complexe. Amateurs d’escaliers, vous allez être servis ! En effet, il faut grimper pour arriver en haut du Hase-Dera, mais cela en vaut vraiment la peine. Le chemin n’est d’ailleurs pas rectiligne mais au contraire parsemé et vous permet de découvrir de petits temples, des jardins de fleurs ou encore des étangs de carpes et autres tortues. Une fois arrivé au sommet, l’intérieur du temple ainsi que la vue sur la vallée sont à couper le souffle. Prenez le temps de vous promener et si vous avez de la chance, vous tomberez peut-être même sur le chant des clairons par les moines bouddhistes depuis leur tour. Avec l’écho dans la vallée, cela rend la scène sensationnelle.
Les 48 cascades d’Akame
Plus couramment appelées Akame 48 (à ne pas confondre avec le célèbre groupe de J-POP), ce lieu est complètement méconnu du grand public. C’est bien simple, je n’ai pas trouvé un seul blogueur francophone, voire même anglophone qui traite du sujet. Et pourtant ! Quand vous allez voir à quel point cet endroit est magnifique, vous ne comprendrez pas non plus pourquoi personne n’en parle. Personne n’en parle car c’est éloigné de tout, au fin fond de la préfecture de Nara dans la ville d’Uda, voisine d’Asuka et Sakurai. Il vous faudra prendre un train jusqu’à la station Akameguchi avant d’enchaîner sur un bus qui vous mènera aux cascades.
Lorsqu’on arrive à l’entrée (payante d’environ 4 euros), on a peur de tomber sur un gros attrape-touriste sans intérêt quand on nous dit qu’il y a des cascades mais surtout des salamandres. Et en effet, l’entrée du site se compose de plusieurs bassins où l’on peut admirer des salamandres de toute taille. Si cela est très ludique, cela reste un petit aquarium et on a peut d’être déçu par la suite. Mais non ! On a face à nous un sentier escarpé en pleine forêt avec une rivière magnifique qui s’écoule sur des rochers parsemés ici et là. S’en suit une grimpette de 2 heures le long de la rivière pour découvrir les 48 chutes d’eau d’Akame, seul, au milieu de la forêt. Instants magiques. Ce lieu est d’ailleurs revendiqué comme étant le lieu de naissance des Ninja au Japon.
Dormir à la belle étoile d’Uda
Pour un superbe week-end de découverte des terres ancestrales japonaises et de l’atmosphère de la campagne, je vous ai trouvé un cocon exceptionnel pour passer la nuit. Plus qu’un hôtel, c’est une villa traditionnelle que je vous propose de tester dans un cadre magnifique à Uda.
Sasayuri-Ann
〒632-0203 Nara Prefecture, Uda-City 656, Muro, Fukano
Site Web
Pour vous rendre dans cet endroit magnifique et véritablement coupé de tout, direction la station de train Akameguchi (la même que pour rejoindre les 48 cascades). Là un membre du staff viendra vous récupérer en voiture pour vous emmener vers votre havre de paix pour la nuit. En 10 minutes de voiture, vous aurez le temps de découvrir les alentour magnifiques. Des habitations pittoresques, des champs de riz et des montagnes à perte de vue. C’est d’ailleurs au sommet de l’une d’elles que se situe votre villa.
Il y a en réalité 2 villas construites ici et qui mêlent chacune à la perfection tradition et modernité. La plus vieille des 2 est un bâtiment qui date de presque 200 ans. A l’intérieur de cette construction typique en bois sombre accompagné d’un magnifique toit de chaume, vous trouverez des équipements derniers cris comme une cuisine américaine ou une baignoire de grand luxe. Le tout va parfaitement ensemble et sait garder un esprit très traditionnel. La pièce maîtresse est certainement la salle principale où l’on dîne sur le plancher de bois, face à la marmite qui brûle et au paysage magnifique de la montagne mis en valeur par les grandes baies vitrées. Le tout donne une ambiance absolument magique une fois la nuit tombée avec le bruit des crapauds en fond.
Cette villa est sans aucun doute le lieu le plus insolite dans lequel j’ai pu séjourner au Japon. Le patron, très charismatique, est un moine bouddhiste qui possède son propre temple juste à côté des villas. Il y officie des cérémonies et n’hésitera pas à vous initier vous aussi si vous en avez le souhait. C’est ainsi que je l’ai aidé dans la préparation de la cérémonie du feu. Cérémonie à laquelle j’ai assisté le lendemain très tôt avant le petit-déjeuner. Un instant hors-du-temps et fascinant.
Mais derrière cette casquette traditionnelle, se cache également une autre casquette : celle du roi du marketing ! En effet, cette villa, malgré un prix vraiment très accessible, attire beaucoup de célébrités ou autres VIP. J’ai ainsi dormi dans le même lit que plusieurs des plus grandes fortunes mondiales. Pour attirer tout ce beau monde, notre hôte bouddhiste roi du marketing mise non seulement sur l’isolement de ses villas, sur leur grande qualité mais aussi et surtout sur l’authenticité. C’est ainsi qu’au lieu de construire sa propre maison de thé au sein de l’une des villas, il a préféré acheter une authentique maison à thé de la période Edo à Kyoto, la démonter et l’amener par hélicoptère en haut de sa montagne. Ils sont fous ces japonais ! Mais il faut avouer que le résultat est bluffant. C’est parti pour la région de Sakurai !
Merci de tout cœur pour cet article j\’ai l\’impression de revenir à la maison car chez moi c\’est à Tenri
Ah super ! Je vis à Tenri également cette année !
Subjugués par ces contrées et vos reportages très beaux et instructifs n avons qu\\\’un souhait y retourner pour un 3ème voyage
Continuez à nous faire rêver
Martine et François les bretons bigoudens (Pont l\\\’abbé )
Heureux que tout ça vous plaise ! Entre bretons, on sait apprécier les beautés de la nature 😉
Purée le Kansai est vraiment magnifique ! J\’enregistre cet article dans mes favoris et sur Pinterest pour être sûr de le retrouver. une rando au calme, variée comme je les aime entre nature et patrimoine, et avec une nuit de fou pour clôturer le tout !
Bonjour !
Merci pour l\’article c\’est très clair et cela m\’a donné plein d\’idées de visites.
Je regrette seulement que la villa Sasayuri soit aussi chère, 300€ la nuit sans le diner ce n\’est pas ce que j\’appelle un prix très accessible !