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Mon amour pour la J-POP

Dans la vie, il y a des choses qu’on ne contrôle pas. En ce qui me concerne : c’est mon amour pour la J-POP.

La J-POP c’est quoi?

Je ne peux pas commencer cet article sans expliquer un minimum à ceux qui ne la connaissent pas ce qu’est la J-POP. Il s’agit tout simplement de la musique Pop japonaise! (applaudissements) Initialement inspiré de la Pop anglaise, le style musical existe depuis de nombreuses années sur l’archipel japonais et a évolué au fil du temps pour devenir un véritable genre avec ses propres sous-genres musicaux. Parmi ceux-ci, celles qui font le plus parler d’elles sont sans conteste les girls-band. Ça tombe bien, ce sont aussi mes favorites. Des groupes de jeunes filles magnifiques à la voix hyper douce et qui chantent et dansent en rythme sur de la pop aiguë et énergique. Rien que ça. Le phénomène est devenu un véritable business au Japon et chaque année de nouveaux groupes sont créés avec des filles encore plus belles et plus douces (enfin je crois). Le nombre de filles est parfois hallucinant comme dans le groupe AKB 48 qui ne comprend pas moins de… 48 jeunes filles en fleurs toutes plus mimi kawaii les unes que les autres.

Oui, les japonais aiment bien faire les choses de manière démesurée, perso : j’adore! Ce genre de musique, s’il est très original, reste une expérience très nippone puisque seuls certains groupes parviennent à s’exporter mondialement et à s’implanter dans les charts internationaux. Au Japon en revanche : ils cartonnent! Et ça, j’étais loin de m’en douter.

Ma découverte de la chose

Je suis parti passer 1 an au Japon sans connaître grand-chose à la culture japonaise. Shintoïsme? Connais pas. Manga? Connais pas. お花見 ? Euuuuh… Avant de mettre un pied au Japon, je me doutais seulement que la vie au pays du soleil levant allait me dépayser, et encore je n’avais pas imaginé à quel point. Quelques amis m’ont d’ailleurs fait la morale avant de partir avec des phrases du genre :« T’as même pas lu DBZ!? T’as pas regardé One Piece!? ». Et bien non, désolé. Sous peine de me faire excommunier par mes amis, j’ai donc du regarder quelques Anime pour ne pas partir en grand ingénu au pays des japonais. Mais malgré toutes ces efforts pour m’imprégner de la culture japonaise, s’il y a bien une chose dont je n’imaginais pas du tout l’existence : c’est la J-POP !

C’est par un après-midi pluvieux, en plein quartier de Shibuya, que j’ai découvert pour le première fois ce qu’est la J-POP. Ayant 30 minutes d’avance sur un rendez-vous (ce qui est très rare), j’ai attendu mon amie dans les rayons du Tsutaya, sorte de grande Fnac japonaise. Là chacun peut écouter gratuitement les derniers hits du moments grâce à des casques audio. C’est ce que j’ai fait, et je ne m’attendais pas du tout au résultat. Voici une ou 2 chansons que j’ai découvert sur l’instant :

Non mais vous avez vu ces voix sucrées, hyper-acidulées, suraiguës, appelez-ça comme vous voulez! Sur le coup, j’ai trouvé ça assez dingue et je me rappelle m’être dit que ce genre de musique ne passerait pas du tout en France. J’ai griffonné 2-3 noms de groupes sur un bout de papier et j’ai filé. En bon français, je suis finalement arrivé en retard à mon rendez-vous mais tout joyeux et avec des mélodies plein la tête.

Durant les semaines qui ont suivi, j’ai continué ma découverte de la J-POP via Internet et je suis tombé sur des groupes très intéressants, d’autres beaucoup moins, et même certains artistes complètement WTF ! Saviez-vous qu’il existe une véritable Star de la J-POP qui remplit des salles immenses lors de ses concerts et que cette fille… n’existe tout simplement pas? Si si, je ne plaisante pas. Je vous présente Miku Hatsune : programme Vocaloïd et holographique. A côté, les meetings de Mélenchon paraissent bien ternes.

Assumer la J-POP

On aime tous des choses qu’on n’assume pas. D’ailleurs j’ai personnellement horreur des gens qui arrêtent leur jugement au premier truc un peu ringard que les autres apprécient. Je fais partie de ceux qui pensent qu’on peut lire Goethe et écouter Colonel Reyel, qu’on peut assister à des conférences sur la démocratie participative et ne pas louper un épisode de Touche pas à mon poste, qu’on peut admirer Franck Dubosc et Hemingway.  Et bien moi, je kiffe la J-POP et je… attendez, je fais quoi d’intellectuel au fait ?

Sauf que bon voilà, j’ai beau apprécier la J-POP, je ne le crie généralement pas sur tous les toits. Non pas que j’en aie honte, mais parce que cela fait partie de la panoplie « Japon » que les allergiques à la culture « jeune » japonaise (et il y en a beaucoup) n’aiment pas du tout et n’hésitent pas à critiquer ouvertement.  Mais qu’est-ce que les gens ont contre la J-POP? Contre les Purikura? Contre les Onigiri? Contre les chaussettes Pokémon?! Si quelqu’un obtient les réponses à toutes ces questions, qu’il me les donne! En attendant, laissons les rageux rager. Peut-être qu’un jour un téméraire osera passer du AKB48 dans une soirée branchée et lancera une mode. En attendant, je continue à écouter ces jolies filles à la voix suraiguë dans mes enceintes, entre 2 morceaux de Booba naturellement.

Un véritable fantasme japonais

Certains d’entre vous le savent certainement déjà : la J-POP et ses chanteuses sont un véritable phénomène au Japon! Il n’est pas rare que le Top 10 du moment soit à moitié squatté par des groupes de J-POP. Plus que des chanteuses, ces stars sont souvent de véritables idoles (アイドル) qui multiplient les casquettes et sont également actrices dans des films ou des séries TV. La rumeur veut qu’une pression monstre leur soit mise sur les épaules. Il s’agit d’être toujours ultra-belle, ultra-souriante, ultra-en forme et surtout ultra-pure. En effet, le marché des Idol japonaises plaît beaucoup à une certaine catégorie de personnes : les hommes célibataires. Certains d’entre eux vouent à leurs idoles une véritable sacralisation et les mettent sur le piédestal de la femme pure et parfaite (alors qu’on sait tous que ça n’existe pas, hein mesdames?). Les japonais, l’amour et le sexe, c’est une longue histoire.

J-POP-pervers-japonais

Les faits et gestes des Idol sont scrutés de toute part et elles se doivent de rester absolument parfaites en toute circonstance, sans faire un seul pas de travers. Un peu comme le japonais lambda, sauf qu’en plus elles sont observées par des millions de gens. Il leur est par exemple interdit d’avoir de petit copain afin de rester pure aux yeux de leurs fans. Si l’une d’entre elle se fait attraper en flagrant délit de flirt ou d’autre chose d’inacceptable, les fans peuvent devenir fou et cela peut aller très loin. En 2016, Mayu Tomita, jeune chanteuse de J-POP, a été poignardée à multiples reprises par un fan qui n’avait pas apprécié qu’elle lui ait renvoyé son cadeau. Dur quand même. Si le sujet vous intrigue, je vous invite à regarder le superbe film de Satoshi Kon : Paprika.

Mais ni ces atrocités, ni l’émergence fulgurante de la K-POP (bah ouais, les coréens s’y mettent et inondent le marché) ne me feront pas changer d’avis. Je continuerai à foncer tête baissée vers la J-POP et ses chanteuses aux voix sucrées, et je compte d’ailleurs essayer d’assister à un concert prochainement. Sauf que moi je ne tenterai pas d’assassiner la chanteuse. Enfin, si elle m’embête pas.

Bon allez, une petite dernière pour la fin :

 

  • Alexandre Kerbellec

    Après plusieurs années au Japon et en Corée du Sud, j'ai décidé de devenir agent de voyage spécialisé sur ces 2 destinations afin d'en offrir le meilleur aux voyageurs. Vous trouverez sur Nihonkara de nombreux articles pour découvrir les 2 pays et vous aider à préparer votre séjour.

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1 commentaire pour “Mon amour pour la J-POP”

  1. Retour de ping : Découvrir la Kpop coréenne en 5 groupes | Nihonkara

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