Vous préparez un voyage en Chine et vous vous demandez que faire à Pékin, la capitale millénaire du pays, et combien de temps y consacrer ? Entre histoire impériale et modernité fulgurante, Pékin est une ville aux multiples facettes qui mérite qu’on s’y attarde. Voici mes conseils pour découvrir les trésors de cette métropole fascinante.
Sommaire
Comprendre Pékin
Avant de plonger dans cette ville tentaculaire, quelques mots sur son échelle. Pékin s’étend sur près de 16 000 km², soit une superficie plus grande que certains pays européens ! Pourtant, contrairement à Shanghai, son centre historique reste à taille humaine, organisé autour de la Cité Interdite selon un plan géométrique parfait.
Pour vraiment saisir l’âme de Pékin, prévoyez au minimum 3 à 4 jours sur place. Cela vous permettra d’explorer les sites majeurs comme la Cité Interdite ou la Grande Muraille, tout en vous ménageant des moments pour vous perdre dans les hutongs et ressentir le pouls de la capitale, en espérant qu’il n’y ait pas de pic de pollution le jour où vous arriverez.
Que faire à Pékin : les incontournables
La Cité Interdite
J’ai encore en mémoire ma première visite à la Cité Interdite. Franchir la porte de la Paix Suprême et découvrir cette succession de cours et de palais aux toits vernissés jaune-or, c’est comme remonter le temps jusqu’à l’époque des empereurs.
Ce gigantesque complexe palatial de 72 hectares était le cœur battant de l’Empire du Milieu pendant près de 500 ans. Interdite au commun des mortels (d’où son nom), elle abritait l’empereur, sa famille, ses concubines et une armée de serviteurs. Aujourd’hui, c’est un musée à ciel ouvert qui vous en met plein les yeux.
En arrivant tôt le matin, vous pourrez profiter d’une relative tranquillité pour admirer les trésors architecturaux : le trône du Dragon dans la salle de l’Harmonie Suprême, les jardins impériaux, les pavillons aux noms poétiques… Les plus curieux pourront louer un audioguide ou s’offrir les services d’un guide privé Nihonkara pour comprendre les symboles omniprésents : dragons, phénix, lions de pierre et autres gardiens de la tradition impériale. (Attention aux faux-guides et aux arnaques à la maison de thé qui pullulent dans le coin !)
Prévoyez une bonne demi-journée et portez des chaussures confortables, car vous allez marcher. Beaucoup marcher. Et n’oubliez pas votre carte d’identité, indispensable pour acheter un billet.
La place Tian’anmen
Juste au sud de la Cité Interdite s’étend l’immense place Tian’anmen, la plus grande place publique du monde. Célèbre pour sa taille imposante, son importance politique, ou encore pour les manifestations de 1989. Traverser cet espace démesuré à pied donne le vertige tant l’échelle est différente de nos places européennes.
Au centre se dresse le Mausolée de Mao, tandis qu’à l’est et à l’ouest s’élèvent le Musée National de Chine et le Grand Palais du Peuple. La place est également flanquée de la Porte Tian’anmen au nord, d’où Mao a proclamé la République Populaire de Chine en 1949.
L’ambiance est particulière : mélange de touristes chinois venus des provinces, de gardes en uniforme impeccable, et de familles profitant des grands espaces. Le matin, la cérémonie de la levée du drapeau attire les foules, tandis que le soir, les lumières donnent une atmosphère théâtrale à l’ensemble.
Le Temple du Ciel
Dans le sud de la ville se niche l’un des joyaux architecturaux de Pékin : le Temple du Ciel. Ce complexe religieux aux bâtiments circulaires coiffés de toits bleus est simplement magnifique.
C’est ici que l’empereur venait deux fois par an pour prier et s’assurer de bonnes récoltes. Le bâtiment principal, la Salle de la Prière pour les Bonnes Récoltes, est un chef-d’œuvre de symétrie et d’harmonie. Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est le parc qui entoure les temples. Tôt le matin, il s’anime d’une vie extraordinaire : des groupes de tai-chi, des chorales improvisées, des joueurs de cartes et d’échecs chinois, des danseurs… C’est le Pékin des Pékinois, authentique et vivant.
Ne ratez pas non plus le Mur de l’Écho, où un murmure prononcé contre la pierre peut être entendu clairement à plusieurs dizaines de mètres. Pure magie acoustique !
La Grande Muraille de Chine
Elle n’est pas exactement à Pékin, mais aucun voyage dans la capitale chinoise ne serait complet sans une excursion à la Grande Muraille, the great wall. Plusieurs sections sont accessibles depuis la ville en bus, train ou taxi, chacune avec son caractère propre.
Badaling est la plus connue et la plus fréquentée – comprenez par là qu’elle est souvent bondée. Mutianyu offre un bon compromis entre accessibilité et beauté des paysages, avec moins de foule. Pour les aventuriers, Jinshanling ou Simatai proposent des tronçons plus sauvages et préservés, où vous pourrez parfois marcher seul sur les remparts.
Quelle que soit la section choisie, l’émotion est la même : fouler ces pierres anciennes, contempler le serpent de pierre qui ondule à perte de vue sur les crêtes montagneuses, c’est toucher du doigt l’histoire millénaire de la Chine. Les dénivelés sont parfois impressionnants, alors prévoyez de bonnes chaussures et de l’eau.
Pour s’y rendre, plusieurs options : tour organisé (pratique mais souvent chronométré), taxi privé pour la journée (plus de liberté), ou transports en commun pour les plus téméraires. Comptez une journée entière pour cette excursion.
Le Palais d’Été
À l’ouest de Pékin se trouve l’ancien lieu de villégiature des empereurs Qing : le Palais d’Été. Ce vaste complexe de palais, temples et jardins s’articule autour du lac Kunming, créant un paysage d’une beauté saisissante.
En été, le Palais d’Été offre une bouffée d’air frais bienvenue. On flâne le long du Couloir du Long Corridor, galerie couverte de 728 mètres décorée de milliers de peintures. On admire le Bateau de Marbre, cette folie architecturale immobile sur les rives du lac. On grimpe la Colline de la Longévité pour une vue panoramique sur l’ensemble du domaine.
L’histoire du lieu est fascinante, entre splendeurs impériales et pillages lors des guerres de l’opium. Mais aujourd’hui, c’est surtout un parc où les Pékinois viennent se ressourcer, faire du pédalo sur le lac ou simplement pique-niquer en famille.
Les hutongs et la vie pékinoise
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Au-delà des monuments imposants, le cœur battant de Pékin se trouve dans ses hutongs, ces ruelles étroites bordées de maisons traditionnelles à cour carrée (les siheyuan). Autrefois, toute la ville était constituée de ces labyrinthes de ruelles, mais le développement urbain en a fait disparaître beaucoup.
Les quartiers de Nanluoguxiang ou de Houhai ont été préservés et rénovés. On y trouve désormais un mélange de vieilles échoppes traditionnelles et de boutiques branchées, de restaurants locaux et de bars à cocktails. C’est le Pékin d’hier qui rencontre celui d’aujourd’hui.
La meilleure façon d’explorer les hutongs ? Se perdre. Ou mieux encore, les parcourir en vélo ou en pousse-pousse. Derrière les portes rouges des siheyuan se cachent des vies entières, des familles qui habitent parfois là depuis des générations. Certaines maisons sont ouvertes aux visiteurs, offrant un aperçu précieux de la vie quotidienne pékinoise traditionnelle.
Le soir, les berges du lac Houhai s’animent. Les bars s’illuminent, la musique résonne, et les jeunes Pékinois viennent s’amuser après le travail. L’ambiance est électrique, entre tradition et modernité.
Le quartier 798
Pour comprendre le Pékin contemporain, direction le District 798 ou Dashanzi. Cet ancien complexe d’usines militaires des années 1950, construit avec l’aide de l’Allemagne de l’Est, a été transformé en quartier artistique branché.
Aujourd’hui, les énormes bâtiments industriels abritent des galeries d’art contemporain, des studios d’artistes, des boutiques de design, des cafés et des restaurants conceptuels. L’architecture est fascinante : hauts plafonds, grandes verrières, slogans révolutionnaires d’époque encore visibles sur les murs.
C’est un lieu en constante évolution où la création contemporaine chinoise se dévoile, entre critique sociale à peine voilée et pure recherche esthétique. Les expositions changent régulièrement, mais l’ambiance reste la même : créative, légèrement rebelle, définitivement cool.
Prévoyez au moins une demi-journée pour flâner dans les allées, visiter quelques galeries et vous poser en terrasse. Le quartier est particulièrement photogénique, avec ses tuyauteries apparentes peintes en rouge et ses sculptures monumentales en plein air.
Sorties et gastronomie à Beinjing
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Impossible de parler de Pékin sans évoquer sa gastronomie. Le canard laqué est évidemment l’incontournable, avec ses tranches fines servies avec crêpes, sauce et condiments. Les restaurants Quanjude ou Dadong sont réputés pour leur version du plat emblématique, mais les établissements plus modestes servent souvent des versions tout aussi délicieuses.
Ne manquez pas non plus les baozi 包子 (petits pains farcis cuits à la vapeur), les jiaozi 饺子 (raviolis), les nouilles zhajiangmian 炸酱面 (nouilles avec sauce de haricots fermentés) ou encore les brochettes d’agneau aux épices du Xinjiang. Les rues autour de la tour du Tambour regorgent de petites échoppes où goûter ces spécialités.
Pour les plus aventureux, Wangfujing Snack Street propose des fritures d’insectes et autres curiosités culinaires. C’est très touristique mais divertissant !
Côté sorties nocturnes, les options sont nombreuses : opéra de Pékin au théâtre Liyuan pour une immersion culturelle, bars branchés de Sanlitun pour faire la fête, spectacle d’arts martiaux au Théâtre Rouge… Les amateurs de thé pourront quant à eux s’initier à la cérémonie traditionnelle dans l’une des nombreuses maisons de thé de la ville.
Pourquoi Pékin mérite plusieurs jours de visite ?
Si Shanghai est le visage moderne de la Chine, Pékin en est l’âme historique. Ici, chaque pierre raconte l’histoire d’un empire vieux de plusieurs millénaires.
Cerner cette ville demande du temps : les distances sont grandes, les sites majeurs sont vastes, et la circulation peut être chaotique. Mais surtout, Pékin se mérite. Elle ne se donne pas au premier regard, contrairement à Shanghai et ses lumières clinquantes.
Il faut prendre le temps de s’imprégner de son rythme, d’observer les contrastes saisissants entre traditions ancestrales et modernité galopante. Un matin dans la Cité Interdite, un après-midi dans un café d’art contemporain du quartier 798, une soirée à déguster des spécialités locales dans un hutong… C’est dans ces moments que l’on comprend véritablement Pékin. Et puis il y a cette atmosphère particulière, ce mélange de grandiose et d’intime. Les immenses avenues rectilignes qui mènent à des ruelles tortueuses. Les parcs où les anciens pratiquent le tai-chi tandis que les jeunes consultent leurs smartphones derniers cris.
Alors oui, Pékin mérite qu’on s’y attarde. Pour ses trésors culturels et architecturaux bien sûr, mais aussi pour ce sentiment unique d’être au carrefour des époques, là où la Chine ancienne et la Chine moderne se rencontrent, se confrontent et finalement cohabitent dans un équilibre fascinant.
Prenez le temps de visiter. Beijing vous le rendra au centuple.
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