Samouraïs, bushido, sengoku jidai, Edo, Kamikaze, voici bien des mots qui nous ramènent à l’histoire du Japon. Cependant, pour bon nombre d’entre nous cette dernière reste peu connue ou très vague. Tentons d’y voir un peu plus clair !
Sommaire
Les ères et périodes japonaises
Le Japon utilise un calendrier qui regroupe les années en ères, et les ères en époques. Savez-vous le nom de l’ère actuelle ? Reiwa令和, cette dernière a commencé en Avril 2019 suite à l’abdication de l’ancien empereur Akihito en faveur de son fils Naruhito, mettant fin aux 31 ans de l’ère Heisei.
Et connaissez-vous les précédentes ? Reiwa, Heisei, Showa, Taisho, Meiji pour les 5 dernières, car pour la suite on parle plus souvent de période : Edo, Azuchi, Muromachi, Kamakura, Heian, Nara, Asuka, Kofun, Yayoi et Jomon, de la plus récente à la plus ancienne.
La différence ? Une ère dure le temps du règne d’un empereur c’est pourquoi l’ère a changé de nom en 2019. Une époque regroupe de nombreuses ères dont les empereurs sont souvent de la même famille. La période Muromachi, aussi connue sous le nom d’Ashikaga, n’eut pas moins de 15 empereurs.
Préhistoire et ancien Japon
Le Japon aurait été peuplé via une langue de terre qui reliait l’archipel au continent avant la dernière période de glaciation. Les peuples qui commencèrent alors à habiter le Japon d’antan se sédentarisèrent rapidement sur les côtes et vécurent principalement de la chasse et de la cueillette.
Période Jomon縄文時代 (12,000 avJC – 800 av JC)
La période Jomon縄文時代 est marquée par l’apparition entre autres de la poterie et de la sculpture. Les créations en argile sont décorées en appliquant des cordes sur la surface avant le séchage, d’où le nom Jomon. Les sculptures Dogu 土偶 sont aussi typiques de cette période. Ces sculptures en pierre représentent des formes humaines ou animales, et certains chercheurs pensent que ce sont les premières représentations des dieux et esprits.
Période Yayoi 弥生時代 ( 800 av JC – milieu du IIIème siècle)
La période Yayoi 弥生時代 qui va suivre voit émerger de nouvelles technologies avec l’arrivée du peuple Wajin倭人 qui traverse la mer depuis la Corée principalement mais aussi la Chine. Ce peuple, qui connaît donc l’art de la navigation, va se mélanger aux habitants du Japon et leur enseigner les dernières technologies du continent : le travail du bronze puis du fer, le travail du sol en important entre autres le riz et le système de rizières, et le travail du textile. La découverte faite du premier vase de cette période (vase en bronze qui utilise des techniques de décoration semblables aux poteries Jomon) dans le quartier Yayoi de Tokyo décida du nom de la période. Pour de nombreux Japonais, la période Yayoi est la période de la création du Japon avec l’arrivée des empereurs sur l’Archipel.
Période Kofun 古墳時代 (milieu IIIème siècle – IVème siècle)
La période Kofun 古墳時代 comme son nom l’indique est la période des grandes sépultures en forme de trous de serrure. Vous en trouvez d’ailleurs encore aujourd’hui plusieurs exemplaires dans le Kansai. C’est une période où le Japon continue de s’inspirer très fortement de la Chine entre autres de son art, de ses technologies mais aussi de son gouvernement. La famille Yamato originaire de la région Kinai, ancienne région proche de Nara, commence alors à unifier le pays et sera nommée empereur天王. L’actuelle famille impériale serait la descendante directe de la famille Yamato. C’est de cette période que naissent les grands mythes japonais qui façonnent encore aujourd’hui la nation.
Le Japon classique
Période Asuka 飛鳥時代 (538-710)
La famille Yamato affirme son pouvoir et installe la capitale de son empire à Asuka, nommant la période qui suivra la période Kofun : période Asuka. Il arrive que ces deux périodes soient regroupées sous le nom de période Yamato 大和時代. Lors de cette nouvelle période, le bouddhisme qui arrive depuis la Chine vers 552 est répandu dans le pays sous l’influence impériale du prince Shotoku Taishi (ce dernier étant aussi retenu dans la culture populaire japonaise pour avoir orné les billets de 10 000 yen). Cependant, l’installation du bouddhisme ne se fait pas sans vague, et entraîne même la guerre entre deux principaux clans : les Soga, partisans du bouddhisme, et les Mononobe partisans du shintoïsme. La querelle prend fin lorsque le dernier seigneur du clan Mononobe, qui brûlait les temples que le clan Soga bâtissait, est assassiné en 587. Mais il faudra tout de même attendre le début du VIIIème siècle pour que le bouddhisme soit proclamé religion d’état par la cour.
Période Nara 奈良時代 (710-794)
La capitale est déplacée à Nara en 710. Cette même année les érudits de la cours Japonaise rédigent l’Histoire du Japon : Kojiki古事記et Nihon shoki日本書紀. De grands recueils de légendes qui content l’origine du pays en évoquant un premier empereur du nom de Jimmu qui n’est autre que le petit-fils de la déesse Amaterasu.
Période Heian 平安時代 (794-1085)
La capitale est à nouveau déplacée, cette fois-ci à Kyoto nommée alors Heian et donne naissance à la période du même nom. C’est lors de cette période que l’Empire décide de terminer la conquête de Tohoku. Le moine Saicho fonde en 806 la branche Tendai du bouddhisme, et le moine Kukai suivra un an plus tard avec celle de Shingon. Kukai inventera aussi l’alphabet syllabique Hiraganaひらがな qui entraînera une nouvelle vague de littérature japonaise directement liée à celle de nos jours. « Le dit du Genji » œuvre attribuée à Murasaki Shikibu paraît dans ces mêmes années entièrement rédigé dans cette nouvelle écriture.
Le Japon médiéval
Période Kamakura 鎌倉時代 (1085-1336)
La période Kamakura débute en 1085 avec la création du Shogunat dont le pouvoir est installé au Sud de Tokyo qui est le résultat direct du système de vassalité entre les daimyos大名 (gouverneurs de provinces), les samouraïs 侍 (chargés de la protection et de l’ordre) et les paysans. Ce système vient s’opposer au contrôle impérial établi depuis des décennies au Japon. Cette rivalité va perdurer longtemps et façonner les siècles suivants. C’est aussi durant la période Kamakura qu’on voit l’apparition du Bushido武士道 (code de principes moraux à respecter selon sa classe) et de la philosophie zen.
Périodes Murochi-Azuchi 室町時代/安土時代 (1336-1603)
Durant les périodes Muromachi et Azuchi, alors que l’empereur attaque le Shogun et le vainc une première fois ; celui-ci est à attaqué en retour. Le nouveau shogun将軍 décide alors de regrouper la cour et le shogunat à Kyoto. L’empereur est destitué de tout pouvoir décisionnaire et militaire mais reste cependant en place.
Ces périodes sont aussi glorieuses pour les Arts, avec en particuliers le théâtre Nô能楽 et les grands peintres paysagistes qui sont favorisés par les shoguns. Le théâtre Kabuki歌舞伎 ainsi que la cérémonie du thé 茶道suivront très rapidement.
Le shogun, n’ayant pas de fils, décide de nommer son jeune frère comme successeur lorsqu’à la grande surprise de tous il obtient un héritier. Cet héritier qui devrait être le légitime shogun est alors supporté par une poignée de fidèles au shogun qui vont l’opposer au frère du shogun. C’est le début d’un déchirement au sein de l’élite. Au même moment, de nombreux daimyos voient ici une opportunité d’expansion de leur pouvoir et territoire.
Sengoku Jidai 戦国時代 (1491-1603)
Alors que le pays souffre de guérillas multiples de daimyos qui souhaitent agrandirent leur territoire ; un premier bateau portugais accoste entre 1542 et 1543. Il sera suivi par d’autres bateaux européens qui apportent les fusils et autres armes en plus du christianisme.
C’est là que va apparaître la figure bien connue d’Oda Nobunaga信長織田, qui après avoir défendu son fief, va marcher sur Kyoto. Pour se faire, il s’appuiera entre autres sur les technologies apportées par les étrangers comme les fusils et navires de guerre, révolutionnant l’art de la guerre. Il brise aussi les traditions en attribuant les postes à responsabilités en fonction des compétences et non de la naissance. Oda Nobunaga prendra le contrôle d’Honshu en 1576 mais sera assassiné en 1582 avant de pouvoir terminer la conquête du pays.
C’est Toyotomi Hideyoshi 豊臣秀吉 un de ses subordonnés qui finit d’unifier le pays et renforce les règles : il interdit les changements de classe et impose le paiement des impôts. En 1590, il termine l’unification du Japon tout en y incorporant pour la première fois Hokkaido. Il décide alors de se lancer dans l’invasion de la Corée et de la Chine, mais décédera avant d’y arriver.
Alors qu’il est censé être le tuteur du fils de son prédécesseur Tokugawa Ieyasu 徳川家康est choisi pour être le Shogun. Cette décision loin de faire l’unanimité finie par, à nouveau, déchirer le gouvernement entre deux factions : celle de Tokugawa et celle d’Ishida Mitsunari. Ces deux armées plus tard connues comme l’armée de l’Est Tokugawa et celle de l’Ouest Ishida se livreront la bataille la plus connue de l’histoire du Japon : Sekigahara 関ケ原, que Tokugawa remporte. Il choisit ensuite d’installer sa capitale à Edo, future Tokyo.
Période Edo 江戸時代 (1603-1868)
Sakoku 鎖国 instaure la fermeture des portes du pays. Nul n’entre nul ne sort ! Ce statut perdura jusqu’à l’arrivée du commandant Perry et de ses quatre cuirassiers. Cependant, lors de cette période de repli sur soi appelée Sakoku, le pays en paix développe une nouvelle vague d’art avec le bunraku文楽 et les ukiyo-e浮世絵. La population augmente, de nombreuses routes et écoles sont construites et les technologies étrangères sont étudiées à travers les livres hollandais : le rangaku蘭学. C’est alors que le commandant américain et sa flotte arrivent dans la baie d’Edo en 1853. Il force le Japon à rouvrir ses frontières en signant avec Abe Masashiro la convention de Kanagawa. Ce traité autorise dès lors l’accès aux ports aux USA, à l’Angleterre et à la Russie. Ce traité sera suivi en 1858 par le traité Harris aussi connu sous le nom du traité d’Amitié et de Commerce, un nouveau « traité inégal ».
La fin du shogunat : Bakumatsu 幕末 (1853-1868)
Cette soudaine ouverture sur l’extérieur ainsi que les clauses très désavantageuses du traité soulèvent une vague de mécontentement au sein de la population. Il faut dire que les relations entre les Japonais et les étrangers sont plutôt houleuses. Si certains magasins y trouvent leurs compte d’autre font faillite, le prix de l’or dégringole, et la colère gronde. Le pays va alors à nouveau se diviser entre les pro-impériaux nationalistes qui supportent le retour de l’empereur au pouvoir et l’expulsion des étrangers, et les supporters de l’actuel shogunat. Cette scission donne naissance à deux factions les ishin shichi以心伝心 nationalistes, et le shinsengumi新選組 la milice du shogun. Les shichi de Satsuma (Kagoshima), Choshu (Yamaguchi) et Tosa (Kochi) en particuliers s’organisent sous la devise « sonno joi 尊王攘夷», « révérer l’empereur, expulser les barbares », et tentent de prendre le contrôle du Japon pour restaurer l’empereur sur le trône. Alors que le shogun propose un compromis pacifique où il offre de devenir conseiller de l’empereur, l’alliance Satcho de Satsuma et Choshu n’est pas satisfaite et pousse le jeune empereur à demander un retour total du pouvoir impérial. Ce désaccord entraînera officiellement le début de la guerre de Boshin戊辰戦争. Les batailles les plus féroces ont lieux autour puis dans Kyoto qui, bien que sauvée une fois par le shinsengumi, sera brûlée plus tard. Malgré une certaine impopularité auprès de la population, leurs méthodes pouvant être radicales, les shichi arrivent à obtenir le retrait du shogun et a installer l’empereur Meiji sur le trône.
Le Japon moderne
L’empire du Japon (ère Meiji 明治 (1868-1911) – ère Taisho 大正 (1911-1926) – début ère Showa 昭和 (1926-1945))
Ce dernier s’installera à Edo mais rebaptisera la ville Tokyo, capitale de l’Est. Ce qui est un peu moins connu du public c’est que la France et l’Angleterre ont dans une certaine mesure, participés à cette guerre. En effet, le second empire français supporta le shogun et l’Angleterre enseigna l’art de la guerre occidentale aux shichi qui rêvaient de l’«Esprit japonais, technologies occidentales ». Cependant, de nombreux samourais se sentiront par la suite trahis par l’empereur qui continuera à occidentaliser son cabinet et son gouvernement. Certains supporters du shogunat qui s’enfuirent jusqu’à Hokkaido proclameront cette terre la république d’Ezo 蝦夷共和国 et il faudra attendre 1869 et la bataille d’Hakodate pour que l’empereur soit maître du Japon tel que nous le connaissons. Il est cependant à noter qu’en 1877 le nouveau gouvernement fait face à une rébellion qui lui coûtera des millions de yens mais aussi de nombreuses vies : la rébellion de Satsuma. En effet, l’empereur Meiji refusant de partir en guerre contre la Corée et la Chine qui refusent de reconnaître le nouveau pouvoir politique, le conseiller Saigo Takamori西郷隆盛 qui avait mené avec brio les troupes de Satsuma lors du Bakumatsu, quitte le gouvernement et avec lui de nombreux samourais retournent dans sa préfecture. Ayant vent d’une possible menace venant du sud, l’empereur lance sa nouvelle armée contre celle de Saigo Takamori et remporte contre lui la dernière bataille contre un samourai (oui, oui «Le dernier samourai » serait bien lui et non Katsumoto joué par Ken Watanabe) Cette bataille sera la dernière et marquera un tournant décisif dans l’occidentalisation du Japon avec la disparition définitive de la classe des samourais et des guerriers. Sous l’empereur Meiji, le Japon connaîtra aussi sa révolution industrielle notamment avec l’industrie du fer et du métal – Mitsubishi par exemple. En 1889, en réponse au mouvement en faveur des droits de l’Homme, une nouvelle constitution est écrite (constitution de Meiji). Du côté social, des règles comme l’âge minimum pour travailler et le taux horaire maximum sont mis en place. C’est aussi à ce moment que la religion d’état redevient le shintoïsme et que le gouvernement en profite pour élever l’empereur au rang de dieu vivant et développer un sentiment nationaliste qui perdure encore de nos jours.
Course à l’Empire
Dans son rush à l’occidentalisation, le nouveau cabinet de Meiji se persuade que pour être pris au sérieux par les grandes puissances étrangères ils doivent eux aussi se lancer dans des conquêtes coloniales. La première sera Taiwan, l’île étant prise à la Chine de Qing en 1895. En 1910, le Japon finit par annexer la Corée qui depuis 1876 a signé avec l’Empire un « traité inégal » du même type que celui qu’imposait les USA au Japon. A cette époque, la Corée appartient à la Chine de Qing et ce premier conflit est connu comme la première guerre Sino-Japonaise. Le Japon poursuit son expansion jusqu’à la Mandchourie entrant en guerre avec la Russie. Cette guerre que la Japon gagne en un an (1904-1905) est une surprise pour les puissances occidentales et représentera un tournant décisif pour le Japon sur la scène militaire internationale.
Suite à la restauration Meiji, le Japon entretient avec l’Angleterre de bons rapports (soutien à l’alliance Satcho) ainsi qu’une peur commune de la Russie. Cette alliance permettra au Japon, lorsque l’Angleterre entre en guerre avec l’Allemagne, d’en profiter pour se saisir des îles germaniques du Pacifique Sud, dont elle en gardera les droits grâce au traité de Versailles.
Le Japon cependant continue de rêver à un Empire, et souhaite pour se faire gagner le contrôle du Pacifique. En Mandchourie il crée un sabotage qui sera connu sous le nom d’incident de Mudken en 1931 et suivie par un autre au pont de Marco Polo en 1937, pour déclarer la guerre à une Chine souffrant déjà de guerre civile. Commence alors la seconde guerre Sino-Japonaise. Cette terrible guerre est tristement connue pour être l’un des théâtres les plus atroces de crimes de guerre : le massacre de Nanjing. Ce massacre reste de nos jours une des causes principales de désaccords entre la Chine et le Japon.
Alors que la Seconde Guerre Mondiale éclate, le Japon allié de l’Allemagne cette fois-ci, se trouve confronté aux USA qui décident de lui couper les apports en pétrole. Le Japon décide alors d’annexer les pays de l’Asie du Sud Est pour palier à la carence. Cette guerre est connue sous le nom de la guerre du Pacifique qui débute avec la Thaïlande en 1941 et s’étend jusqu’à Pearl Harbor. Au paroxysme de son expansion le Japon aura annexé : l’Indochine (France), Malaya (Angleterre), l’Indonésie (Hollande), Hong-Kong (Angleterre), les Philippines (USA) et les îles du Pacifique : Guam et Wake. Vous comprenez maintenant que limiter le Japon à ses Kamikazes lors de la contre-attaque Américaine est plus que restrictif. Car lors de la seconde partie de la seconde guerre mondiale, le Japon affaibli, entre autre par une attaque éclaire de la Russie en Mandchourie, va aussi subir une terrible contre-attaque de la part des Alliés. Cette dernière culminera avec l’envoi de la plus terrible arme au monde : la bombe atomique. La première suit un raid de bombardement qui frappa Tokyo, et touche Hiroshima le 6 Août 1945. La seconde, dont l’usage est toujours très controversé (les Américains auraient semblerait-il sommés le Japon de se rendre), touche Nagasaki le 9 Août 1945. Le Japon perd la seconde guerre mondiale et avec elle toute ses conquêtes territoriales. L’Empereur perd ses pouvoirs mais reste sur le trône, le shintoïsme perd son statut de religion d’état, et les USA, sous l’œil de McArthur qui combattit le Japon aux Philippines entre autres, commence à occuper le Japon et à amorcer de nombreuses réformes.
Mais aussi :
1885, départ des premiers immigrés Japonais pour Hawaï
1890, service téléphonique entre Tokyo et Yokohama
1904, premier Ekiben vendu à Kyoto
1908, premiers bateaux en départ pour le Brésil (chasse à l’Or)
1912, décès de l’Empereur Meiji, début de l’ère Showa
1923, grand tremblement de terre du Kanto
1925, suffrage universel instauré (pour les hommes)
1925, première publication de « Kogoro Akechi » d’Edogawa Ranpo
1934, première équipe professionnelle de baseball fondée
De l’occupation américaine (1945-1952) au Miracle Economique (1952-1985) jusqu’à la décennie perdue (1991-2001/10)
Passé d’Empire du Japon à Etat du Japon, le pays traverse une période de grande dépression. Le but des USA est de faire appliquer le traité de Postdam par le Japon. Ce dernier souffre de mauvaises récoltes qui engendreront des famines, des millions de civils se retrouvent sans logement et sont déplacés, plusieurs villes sont en ruines, etc. En plus de destituer l’empereur de sa nature divine, la constitution est elle aussi réécrite. L’armée japonaise devient une armée de défense autorisée à ne prendre part dans les conflits internationaux que pour des missions de police et de reconstruction. Ces dernières années, le premier ministre Abe Shinzo a voulu modifier cette clause de la constitution soulevant d’extraordinaires mouvements de foule d’opposition. Les terres sont rachetées aux riches propriétaires et revendues à bas prix pour des fermiers relançant l’agriculture.
L’Amérique rendra son pouvoir au Japon en Septembre 1951 mais signera avec elle un pacte de défense : l’Amérique protège le Japon militairement, le Japon surveille le pacifique créant un premier écran entre la Russie et les USA. Des troupes Américaines sont d’ailleurs laissées en service sur les îles d’Okinawa (et toujours à ce jour). Le Japon se jette alors dans la production industrielle de masse que lui ont transmise les USA. Forts d’un respect de la hiérarchie et d’une main d’œuvre mixte, les USA ayant préparé le terrain avec des lois sur le travail encourageant l’emploi des femmes, les résultats sont rapidement au rendez-vous. Une grande partie de cette réussite est attribué à Ikeda Hayato 池田勇人 le premier ministre de l’époque que certains nomment aussi l’architecte du Miracle Economique Japonais. Après s’être concentré sur la production des matières premières, le Japon se tourne vers les technologies de pointe à la suite de la première crise pétrolière de 1973. Cependant, en 1985 l’Accord de Plaza va faire éclore la bulle financière du Japon. Cette bulle éclatera en 1992 et entraînera avec elle la décennie perdue.
Cependant, ces ères Showa et Heisei sont aussi synonymes de :
1948, publication de l’oeuvre « Ningen Shikkaku » d’Osamu Dazai
1949, premier prix nobel remporté par un Japonais : Yukawa Hideki en physique
1952, première publication d’« Astro Boy » d’Osamu Tezuka
1952, première exposition personnelle de Yayoi Kusama
1956, 12 Décembre le Japon entre à l’ONU
1957, le premier Shinkansen atteint 145km/h devenant le plus rapide train au monde
1958, fin de la construction de la Tokyo Tower
1958, Toei Animation est créé et produit son premier film: « Hakujaden », premier long métrage en couleur de l’animation japonaise
1964, Tokyo accueil les Jeux Olympiques d’été devenant le premier pays asiatique hôte de Evènement
1983, sortie de la NES par Nintendo (aussi connue sous le nom de Famicom)
1984, premier « Dragon Ball » d’Akira Toriyama
1985, Hayao Miyazaki et Isao Takahata fondent le studio Ghibli
1991, sortie du jeu Sonic de SEGA
De 2010 à aujourd’hui
Si le Japon espérait que la décennie perdue se termine en 2000, hélas cette dernière continuera jusqu’aux années 2010. Le chômage continue à sévir dans un pays où les technologies de pointe remplacent la main d’œuvre humaine. Le taux de natalité reste faible et la population est donc vieillissante. Le yen peine lui aussi à remonter. En revanche, les mangas, jeux vidéo et animes trouvent un public à l’international propulsant la culture nipponne à travers le globe.
Sur ces dernières années, le pays est aussi touché par diverses catastrophes naturelles en 1995 par le Grand tremblement de terre d’Hanshin-Awaji, en 2011 par le Tsunami de Sendai – et le risque nucléaire de Fukushima – en 2016 un autre tremblement de terre touche Kumamoto, en 2018 par les pluies diluviennes à Hiroshima ainsi que les typhons et tremblement de terre – ce qui vaudra à l’année 2018 d’être nommée année catastrophe.
Tout ça n’empêche pas le Japon de voir sa population de touristes exploser ! Ce dernier se placerait 5ème destination à visiter dans monde en 2019 selon Travel and Tourism Competitiveness Report, et 3ème destination visitée en Asie selon le World Tourism Barometer en 2018. Et le Japon accueillant cette année la coupe du monde de rugby et les jeux olympiques d’été 2020, souhaite bien vous attirer à lui !