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Mont Fuji – Le volcan sacré du Japon

Connu dans le monde entier pour sa beauté et vénéré par les japonais depuis des siècles, le Mont Fuji est l’emblème de tout un pays. Que vous souhaitiez l’escalader ou simplement l’observer, rendre visite au Fujisan est un incontournable de tout voyage au Japon.

Fujisan 富士山, le toit du Japon

Du haut de ses 3776 mètres, le Fujiyama trône sur l’archipel japonais depuis des millénaires. Il est situé à quelques heures seulement de la capitale Tokyo, entre les préfectures de Yamanashi et Shizuoka.

Le Mont Fuji n’est pas seulement une montagne comme beaucoup le pensent mais aussi et surtout un volcan qui est toujours en activité. Celui-ci a connu plusieurs grandes éruptions dans l’Histoire telles que les éruptions de Enrakyu, de Jôgan ou de Hôei. Cette dernière est la plus récente, datée de 1707, et fit de nombreux dégâts dans les flammes, jusqu’à la cité d’Edo, l’ancien Tokyo. Depuis le grand tremblement de terre de 2011, beaucoup de japonais redoutent un “Big One” suivi d’une éruption du Fuji.

Qu’il s’agisse de poésie, d’estampes ou plus récemment de photographie ou de films, la plus grande montagne du Japon n’a cessée d’être une source d’inspiration à travers les époques.

On ne présente plus les célèbres estampes Ukiyo-e de l’artiste Hokusai “Trente-Six Vues du mont Fuji” dont la fameuse vague de Kanagawa. Mieux que ça, celui-ci est présent sur les billets de 5000 Yen. L’activité volcanique du lieu donne à également à son eau des vertus de pureté. Les japonais viennent profiter des bienfaits de cette eau dans des sources chaudes Onsen.

Plus qu’une icône, ce lieu est véritablement sacré puisque la religion Shintoïste lui attribue la déesse sacrée Sengen-sama, Kami de la floraison des arbres et des forêts. Gravir le sommet de la montagne est plus qu’une randonnée pour la plupart des habitants, c’est un pèlerinage à faire au moins une fois dans sa vie. D’ailleurs un célèbre dicton japonais dit : “Celui qui gravit le Mont Fuji une fois est un sage. Celui qui le gravit 2 fois est un fou.”

Que faire autour du Mont Fuji ?

Le Mont Fuji s’étalant sur 2 préfectures, il existe de nombreux sites d’intérêt tout autour pour pouvoir profiter du volcan au sommet enneigé. Voici ici les meilleurs.

La région des 5 lacs

Si la région est l’une des plus belles du Japon, ce n’est pas seulement grâce au Fujiyama. En effet, autour de celui-ci se situent plusieurs grands lacs d’eau douce qui donnent au paysage de magnifiques panoramas. Cette région regroupe les lacs de Yamanakako, Kawaguchiko , Saiko, Shojiko et Motosu.

Kawaguchiko

Le plus visité des 5, car le plus accessible depuis Tokyo, est le lac Kawaguchiko. Par beau temps, la vue sur le Mont Fuji est magnifique. En plus du panorama, le lieu offre une grande diversité d’activités pour les familles. On peut notamment citer le mont Kochi Kochi, qui se monte rapidement à pied ou en Ropeway et offre une superbe vue sur le lac et le toît du Japon. Également le musée d’art Itchiku Kubota, célèbre pour sa collection de Kimono. Avec une atmosphère unique, quelques beaux Onsen et de bons restaurants, vous allez adorer le lac Kawaguchi.

Yamanakako

Le lac Yamanaka est le plus grand des 5 Fujigoko, les 5 lacs du Mont Fuji. Un peu moins bien desservi que le lac Kawaguchi, il y règne une atmosphère moins touristique et plus familiale. Amateurs de randonnée pédestre et de vélo, vous adorerez faire le tour du lieu. Au printemps, le parc botanique Hana no Miyako Kōen fait le bonheur des familles entre fleurs magnifiques et activités pour les enfants. Ici aussi, quelques restaurants et Onsen d’intérêt. Une destination idéale si on aime le grand air !

Hakone, la destination chic

Si vous demandez aux japonais quelle est leur ville préférée pour un Week-end, il y a de grandes chances qu’ils vous répondent Hakone. Il faut dire qu’avec ses nombreuses activités, ses hôtels Ryokan & Onsen de haute qualité (attention aux prix) et sa vue magnifique sur le Fuji, la station touristique a de quoi plaire. Allez donc faire une croisière sur le lac Ashi, prendre une photo du beau Torii du sanctuaire d’Hakone ou encore découvrir le cratère de volcan Owakudani.

Découvrez ici l’article consacré à Hakone.

Le panorama Fujiyoshida

Bienvenue au spot photo le plus connu de tout le Japon : la pagode de Chureito à Fujiyoshida. Il faut dire que la vue est belle ! Peu de choses à dire sur ce temple construit en 1963, mais que le panorama rend exceptionnel. Nous vous conseillons d’y venir très tôt par une journée de beau temps au mois d’avril, lors de la saison des cerisiers en fleurs. Les Sakura face au Fuji, on adore ! Il est également possible de se balader aux alentours.

Les petites villes de Fujinomiya, Fuji et Oshino Hakkai

Si vous souhaitez profiter d’une expérience plus atypique et aller là où la plupart des touristes ne vont pas, nous vous invitons à découvrir quelques petites villes et villages riches en culture autour du Fujiyama. On peut citer Fujinomiya, cité pittoresque et représentative de la province japonaise. Ici, la vie s’écoule doucement et les locaux vous feront découvrir leur artisanat. 

Dans le même esprit, la ville de Fuji vous offre de beaux points de vue sur des cultures de thé vert au pied du Fujisan. Enfin, pour une expérience unique, privilégiez le petit village Oshino Hakkai. Celui-ci a su garder une atmosphère unique de l’époque Edo avec Ryokan et Onsen de Luxe.

S’amuser au Fuji Q Highland

 

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Non loin de Fujiyoshida et Kawaguchiko se situe l’un des parcs d’attractions les plus connus de l’archipel japonais : Le Fuji Q Highland. Ouvert en 1968, le parc n’est pas tout récent mais a su se renouveler et conserver son charme des années 60. Il est célèbre pour ses nombreuses montagnes russes avec vue sur le mont Fuji. Celles-ci s’invitent régulièrement dans les livres Guinness pour les records qu’elles battent en termes de hauteur ou de sensation. Pour les moins aventureux, le lieu propose aussi Highland hôtel et spa, ainsi qu’une reproduction de Paris à thème avec un magnifique panorama. Site officiel du Fuji Q Highland.

Se perdre dans la forêt d’Aokigahara

Si vous êtes adepte de certains grands youtubeurs américains, alors vous connaissez certainement la forêt d’Aokigahara. Celle-ci fut au cœur d’un Buzz en 2018 lorsque un vidéaste filma une personne pendue dans les bois et mis en ligne la vidéo sur Youtube.

Surnommée Jukai (la mer d’arbres) ou encore la forêt des suicides, le lieu possède une réputation macabre. On y retrouve effectivement chaque année de très nombreuses dépouilles de personnes ayant décidé de mettre fin à leurs jours. Il faut dire qu’avec ses 35km2, la forêt d’Aokigahara est le lieu idéal pour disparaître ou tout simplement se perdre. Pour toutes ces raisons, elle est réputée comme étant l’un des lieux les plus hantés du Japon. A plusieurs endroits sont disposés des panneaux d’aide à l’attention des personnes tourmentées qui viennent ici dans un but tragique. Superstition mise à part, cette grande forêt est un lieu idéal pour les promenades et l’observation de nombreuses espèces de plantes et d’animaux.

Assister au Fuji Shibazakura Matsuri

Les amoureux des belles fleurs vont être conquis ! Chaque année, au printemps des floraisons, les devants du Mont Fuji accueillent un magnifique festival : le Shibazakura Matsuri. L’occasion pour les visiteurs de pratiquer le sport national préféré : le O-Hanami, littéralement “l’observation des fleurs”. Tout autour de l’étang Ryujin Ike, un immense parterre rose de shiba-sakura s’étend, comme dans un rêve. Allez-donc y faire un tour et déguster de bons Yakisoba de festival si vous passez par là en avril.

Escalader le Mont Fuji : le guide

Chaque année, de début juillet à mi-septembre, le mont Fuji ouvre ses portes à tous les randonneurs qui souhaitent le gravir. Motivation et courage sont de rigueur si vous souhaitez atteindre le sommet du Japon.

Se rendre à la 5ème station

Afin d’escalader le Mont Fuji, il faudra en premier lieu vous rendre à la 5ème station de la montagne par bus, qui se situe déjà à 2300m. Certains aventuriers commencent l’ascension depuis le niveau zéro de la montagne, mais cela ne représente qu’un pourcentage infime des grimpeurs et l’ascension se compterait alors en jours. Pour une première expérience, faîtes donc comme tout le monde et choisissez de partir de la 5ème station. Vous aurez déjà bien assez à souffrir ! 

Une fois arrivés à cette 5ème station, prenez le temps de vous reposer un petit peu. Il est recommandé de rester au moins une heure sur place pour que votre organisme puisse s’acclimater aux 2300 mètres avant de continuer à grimper. Vous ne voudriez pas attraper le mal d’altitude ! La station regorge de petits restaurants (certes assez chers et de qualité moindre par rapport au reste du Japon) et de boutiques dans lesquelles vous pourrez acheter le dernier matériel qu’il vous manque pour l’ascension. Une fois ce temps de repos passé, vous pouvez décoller et commencer à grimper la montagne. Si vous avez un rythme normal ou modéré et que vous souhaitez arriver au sommet pour le lever du soleil, je vous conseille de partir vers 19h ou 20h.

Les 4 sentiers principaux

Tous les chemins mènent au sommet du Mont Fuji. Dans les faits, il y en a 4. Comptez entre 5 et 7 heures pour arriver au sommet par tous les chemins. Certains d’entre eux sont néanmoins plus difficiles et la grande majorité des grimpeurs empruntent le chemin jaune : le Yoshida trail. Il s’agit du chemin historique du Fuji, qui a l’avantage d’abriter de nombreuses stations où vous pourrez vous ravitailler et vous reposer. SI vous avez l’habitude des ascensions, vous avez également le choix entre Subashiri trail, le Gotemba trail ou le Fujinomiya trail.

Quel matériel préparer pour l’ascension ?

Voici une liste non exhaustive de tout ce que vous ne devez pas oublier de prendre avec vous avant de vous lancer dans l’ascension du Mont Fuji.

  • Plusieurs couches de vêtements chauds à mettre au fur et à mesure de votre montée.
  • Plusieurs bouteilles d’eau (Attention, vous pourrez en acheter aux stations de la montagne lors de l’ascension, mais pas lors de la descente !)
  • Des encas énergétiques. Pensez à passer au combini avant de grimper et à acheter des barres de céréales en tout genre, des onigiri, et tout ce qui vous permettra de garder de l’énergie en grimpant.
  • Des gants très chauds. (il fait froid en haut du mont Fuji)
  • Une lampe frontale.
  • De bonnes chaussures de randonnée.
  • Un K-way ou un blouson contre la pluie. (Si vous n’en avez pas, vous pouvez acheter des capes transparentes dans la plupart des conbinis.
  • Un appareil photo (mais attention, car avec le froid les batteries s’épuisent en quelques minutes)
  • Un grand bol de motivation
  • Un grand sac à dos capable de stocker tout ça

Le Mont Fuji : une montée longue et difficile

Au début, l’ascension du Mont Fuji ressemble à une petite balade de santé. On commence  sur des distances à peine en pente et on admire déjà la vue sublime sur la vallée avoisinante depuis la montagne. Les premières étapes se font sans grandes difficultés. Quelques côtes commencent ensuite à vous faire les jambes, mais les stations s’enchaînent à tel point que vous aurez l’impression que tout ça va trop vite.

Pourtant, après 2 bonnes heures, les chemins se raidissent et on utilise alors tous ses membres pour grimper. La nuit est encore longue.

La dernière heure est incontestablement la plus difficile. Au froid de plus en plus rude viennent s’ajouter des vents très violents. La montagne étant en forme de cône, les chemins au top de celle-ci sont de plus en plus étroits et la montée de plus en plus raide. Certaines parties sont carrément dangereuses et avec l’humidité un mauvais mouvement suffit pour tomber dans le vide, faîtes donc très attention à vous et à vos amis. 

A cette étape de la montée, il faut collaborer avec les centaines d’autres grimpeurs qui eux aussi ne veulent surtout pas louper le lever du soleil. Lorsque vous apercevez au loin un grand Torii en bois : vous êtes au bout. Il ne vous reste plus qu’à utiliser vos dernières forces et à gravir les derniers rochers jusqu’au toit du Japon.

Une ascension jusqu’au lever du soleil

Bravo, vous y êtes ! Si tout se passe comme prévu, vous devriez vous sentir complètement éreintés, affamés, frigorifiés mais emplis d’un immense bonheur car ça y est : vous avez grimpé le Mont Fuji ! La première chose à faire est de s’installer tranquillement avec les autres voyageurs face au soleil levant et admirer le spectacle. Le moment est véritablement magique et la beauté de l’instant suffit à lui seul à rattraper la longue et rude nuit d’escalade. Prenez le temps d’apprécier les premières lueurs du soleil qui vous illumineront par dessus les nuages. Escalader le Mont Fuji est une chose à faire une fois dans sa vie.

Voici ici une vidéo Live réalisée en direct du sommet du Fuji, après mon ascension. Joie, fatigue et énormes cernes dans les yeux !

La descente du volcan

Trop de gens l’oublient ou n’y pensent tout simplement pas, et pourtant ! La descente est souvent pire que la montée ! Mettons nous dans l’ambiance. Vous venez de passer votre nuit dans le froid le plus total à grimper sans relâche le plus haut sommet du Japon. Vous n’avez dans le ventre que quelques barres de céréales dévorées en grimpant et un petit râmen acheté au sommet pour vous réchauffer. Vous êtes humides et transpirants de la tête aux pieds. Et maintenant : il faut redescendre. Bon courage !

Le sentier principal est en zigzags et sur un terrain de gravillons. Ce chemin étant plutôt pentu, les pas glissent tout seuls vers le bas. Il faut donc faire attention à ne pas trébucher ou aller trop vite au risque de ne pas réussir à s’arrêter et tomber dans le vide.

Si la descente du Mont Fuji est moins longue que la montée, elle paraît vite interminable car il n’y a aucun endroit où il est possible d’acheter de l’eau jusqu’au retour à la 5ème station. Pensez donc à préserver assez d’eau pour la descente du Fuji, sans quoi cela sera très difficile. 

Le mal aigu des montagnes

L’une des choses qui effraie certaines personnes avant de grimper le Mont Fuji : c’est le mal aigu des montagnes. Il s’agit d’une maladie qui touche une partie des grimpeurs lorsqu’on dépasse une certaine altitude. Les premiers symptômes peuvent commencer dès 2000 mètres et deviennent de plus en plus grave si l’on continue l’ascension. Cela peut aller de simples céphalées, maux de ventres à des vomissements voire des œdèmes pulmonaires ou cérébraux dans les cas les plus graves (par exemple en haut de l’Everest). 

Le mal des montagnes serait en grande partie dû au manque d’oxygène en altitude. Il n’y a pas de prédispositions particulières qui fait que quelqu’un soit plus ou moins sensible à ce mal et tout le monde peut-être touché. Il existe cependant quelques astuces à mettre en place pour éviter que cela n’arrive. Ne grimpez pas trop vite pour laisser le temps à votre organisme de s’habituer à l’altitude. Faîtes des pauses. Enfin, si le mal devient trop insupportable, ne vous acharnez pas à continuer l’ascension. Redescendre d’altitude est le seul remède connu à ce jour. En espérant que cela ne vous arrive pas le jour de votre ascension, mais on ne joue pas avec la santé.

Comment aller au Mont Fuji ?

Le Fujisan est facilement accessible depuis Tokyo en moins de 3 heures. Il existe plusieurs moyen de vous y rendre selon la destination choisie, ou que vous possédiez un JR Pass.

Aller à Hakone :

Nous vous recommandons de choisir le Hakone Freepass de la compagnie Odakyu au prix d’environ 50 euros. Celui-ci comprend l’aller-retour depuis Tokyo ainsi que différentes attractions dans la ville. En partance de Shinjuku, vous emprunterez le bus Hakone Tozan et rejoindrez Hakone en 2h.

Aller à Kawaguchiko, Fuji Q Highland ou Yoshida :

Depuis Shinjuku, empruntez la nouvelle ligne Fuji Excursion directement jusqu’à Kawaguchiko. Celle-ci est couverte en partie par le JR Pass. Sans celui-ci, l’aller est au prix d’environ 15 euros pour 1h30 de trajet. Vous pouvez également choisir d’emprunter la ligne JR depuis Shinjuku jusqu’à Otsuki, puis prendre la ligne Fujikyu.

Aller à la 5ème station pour faire l’ascension de la montagne : 

Des bus vous conduiront à cette station depuis la gare de Kawaguchiko, ou depuis Tokyo directement. Pour plus d’informations, je vous invite à consulter le site de la compagnie Highway buses qui effectue les trajets.

  • Alexandre Kerbellec

    Après plusieurs années au Japon et en Corée du Sud, j'ai décidé de devenir agent de voyage spécialisé sur ces 2 destinations afin d'en offrir le meilleur aux voyageurs. Vous trouverez sur Nihonkara de nombreux articles pour découvrir les 2 pays et vous aider à préparer votre séjour.

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